PARLO ME DEL PAIS

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Padies: son chateau, ses seigneurs

 Voici des extraits de l'article EN PARCOURANT NOTRE HISTOIRE du N°1

Signé G.MARAVAL

  • LES PREMIERS SEIGNEURS

    Les premiers connus du lieu de Padiès s'appelaient

  •  en 1220 Estève de Padiès,

  • Bertrand de Padiès en 1336,

  • Berenguier de Padiès en 1358 habitant à Castelraynal près de Monestiés en 1385.

  • En 1394 Sicard de Padiès est seigneur de Padiès et d'Aygou. Vers cette date apparaît la famille des De Saunhac d'origine rouergate qui en plus de ses possessions en Rouergue tenait aussi Tanus, Padiès et divers autres lieux. Sa bannière d'or au lion de sable armé, lampassé et couronné de gueules à l'orée de douze carreaux de gueules flotta longtemps au sommet du donjon. Près de deux cents ans puisque le dernier des De Saunhac, après une vie mouvementée se vit confisquer ses biens par un arrêt du Parlement de Toulouse, au profit de François de Lescure titré seigneur et baron de Padiès en 1574. Cette dernière famille vend la place vers la fin du siècle aux seigneurs de La Vergne et aux de Roquefeuil seigneurs de La Salle.

La famille De Sauhnac

  • En 1394, parait un Amalric de Saunhac, puis en 1416 on trouve un Alrias de Saunhac, puis un Georges de Padiès en 1455 et son fils Gaillard. En 1539, Bernard de Saunhac seigneur de Padiès rendait hommage au roi François 1er pour deux près qu'il utilisait : les près de la Crède (Clède) et de Cardaillac et pour un bois de 20 arpents( de 42 ares à 51 ares suivant les régions). Ces deux prés sont actuellement la propriété de la famille Muriès de Tels. Ils ont été en 1748 la possession des religieux de Bonnecombe (B 1143-référence aux archives).

    Entre 1460 et 1470 G. de Belcastel était aussi seigneur, en pariage( association entre seigneurs) avec les De Saunhac, du château de Padiès (abbé Molinier).

    Durant cette longue période, il semble qu'une certaine accalmie règne sur notre petit pays et qu'une modeste prospérité s'y développe. La population augmente puisque selon la tradition plus de 60 feux vivaient aux abords du château. D'autres essaimèrent plus loin et commencèrent à défricher Saint Marcel, Tels, Ginal, Cougoureux, Le Bousquet et se groupèrent en villages.

 

  • Le seigneur rendait toute justice, basse, moyenne, haute ; il a ses sergents, son cachot (il est à noter que dans toutes les communautés voisines la justice n'appartenait pas au seigneur du lieu mais au roi). Bien qu'une certaine paix régna sur la région, du fait de bandes armées ou ennemies le calme n 'était pas toujours de mise. Les mœurs étaient plus rudes qu'aujourd'hui et il semble que des seigneurs désœuvrés se soient livrés, parfois, au détriment de leurs voisins, à leurs sports de guerre ou de chasse.

 

 

"Des seigneurs agités"

  • En 1547 Bernard de Saunhac meurt et laisse ses cinq fils Charles, François, Adam, Accurse et Antoine propriétaires indivis de ses biens. Querelleurs, cette situation n'arrange rien et leurs mœurs sont brutales. Comme le plus jeune Antoine, revendiquait un jour pour lui une part de biens, les quatre autres s'emparent de lui et le jettent pour quatre jours, enchaîné, au fond d'une oubliette et un mors de cheval en travers des mâchoires. Ce dernier réussit quand même à s'en tirer. Quelques temps plus tard au cours d'une autre punition, il est poursuivi par ses frères et est blessé ; mais il se défend et il atteint d'un coup d'épée au cœur, François qui en meurt. Puis surviennent d'autres affaires où se trouvent mêlés les quatre restants. Charles ; l'aîné est paraît-il le plus mauvais. En 1552, s'étant emparé du château, Antoine y met le feu. Quelques temps après, à la suite d'une agression, Charles est arrêté et a la tête tranchée. II s'avère ainsi que bien que rendant justice et procédant à son exécution, les seigneurs devaient quand même répondre des actes de violence qu'ils commettaient, aux sénéchaux ou au consul albigeois.Il reste donc Adam et Accurse dont on parle peu, et Antoine qui s'engage en 1553 dans le régiment des Chevaux-légers du duc François de Guise. Il est fait prisonnier à Mariembourg (Prusse) puis est échangé et libéré. Il reparaît en 1563 avec une bande armée et à la suite du meurtre de Pierre Pélissié de Lédergues, il a des ennuis avec la justice, mais il bénéficie de lettres du roi Henri III.

 

On le retrouve à Albi sous le nom de capitaine Padiès dit Guillaume de Lamouzy en 1568, il commandait les hommes d'armes d'un quartier de la ville. Ayant levé plus de soldats que ce qui était dans ses attributions, les consuls d'Albi le soupçonnent de conspiration et de vouloir livrer la ville aux protestants. En 1571, il tue un autre capitaine de quartier Guillaume Dupuis qu'il haïssait. Arrêté, il est décapité par le bourreau Langel. On trouve à Albi en cette période d'autres de Padiès, sans doute des oncles ou des cousins du précédent.

Ainsi Michel de Padiès, consul d'Albi en 1531 et Jean de Padiès lieutenant en 1544 en la cour temporelle d'Albi. et consul de cette ville. Un autre capitaine Padiès commandait une compagnie italienne établie à Revel par le duc de Joyeuse Maréchal de France aux frais du diocèse, en 1575.

L'année 1571, Pierre de Lescure, légataire de Adam et Accurse, les deux derniers de Saunhac, chargent Antoine Gorgurith prêtre de Valdériès de faire exécuter les lettres royales qui faisaient don à Mr de Lacrouzette des biens confisqués aux de Saunhac. En 1574, François de Lescure, frère de Pierre est titré seigneur de Padiès. Enfin, vers 1594, la place de Padiès fut vendue aux de la Vergne et aux de Roquefeuil seigneur de la Salle. Mais déjà le château n'était que ruines.

 en 1586 pendant les guerres de religion le chef protestant Pierre Gourgoul consul de Valdériès et ses hommes s'en emparent et s'y enferment.
Ils sont aussitôt assiégés par la compagnie du capitaine Bertrand del Dourn qui devait se trouver à proximité. Quelques jours après, arrivent en renfort le sénéchal (officier royal ou féodal, chef de la justice) de Toulouse accompagné des consuls (magistrat municipal chargé de la police et des affaires des communes) d'Albi et du viguier (magistrat qui rendait la justice) de cette place, à la tête du régiment de Lavalette de Giroussens, dit Mr de Cornusson gouverneur d'Albi. Ils emmenaient avec eux deux grosses couleuvrines qu'ils auraient installées selon la tradition sur les pentes de la Féraudié. Il est à remarquer que pour s'attaquer à ce château l'armée royale n'a pas lésiné sur les moyens, un régiment, une compagnie, deux canons et les autorités civiles et militaires d'Albi. Pour ce qui est des couleuvrines, je doute que leur portée et leur précision soient des plus grandes. Aussi parait-il plus plausible que ces deux pièces furent installées au bas du plateau de Lendrévié, surplombant le château, beaucoup plus près et mieux en ligne.

Toujours est-il que la résistance des assiégés est impossible face aux canons qui les battent et qui font écrouler les toits et les murs. Encerclés par plusieurs centaines de soldats, les survivants pensent avoir la vie sauve s'ils se rendent. Ils se rendent donc et sont tous passés au fil de l'épée et Courgoul le premier.

Mais l'attaque du castel lui a causé d'énormes dégâts et les propriétaires les de Saunhac avaient déjà assez de problèmes entre eux pour songer à relever les ruines. En outre l'emploi de l'artillerie rendait les forteresses inutiles et inefficaces. Aussi l'emplacement fut-il abandonné et vendu plus tard au seigneur de La Salle, les pierres de l'ancienne construction servant à édifier de nouvelles maisons tout autour.

    s'en suit toute une description des ruines

    "Peut être pourrons-nous, un jour, découvrir dans des archives la situation et les dimensions du castellas ; peut être, parmi nos lecteurs, y en a-t-il qui ont là dessus des notes intéressantes qui pourraient nous aider à mieux connaître ces lieux et cette époque. Dans l'état actue1 on ne peut guère écrire autre chose sinon que dans les pans de murs qui restent et qui sont construits avec du mortier de chaux encore solide, certains ont plus de 1 m 20 d'épaisseur.

    La tour : A environ 80 m du Roc de Padiès, côté nord-est, sur le versant de Saint Marcel, se trouvent encore les restes d 'une tour circulaire d'environ 5 m de diamètre pour des murs de 80 à 90 cm d'épais. Ces restes, partiellement recouverts de lierre s'élèvent encore à quelques 5 mètres de haut. On remarque encore sur la base de la construction l'emplacement d'une porte d'entrée côté nord -ouest et d'ouvertures ou fenêtres côté sud. A l'intérieur des murs on voit les prises d'appui d'un escalier circulaire qui s'élevait en colimaçon.

    Quel était le rôle de cet édifice ? Selon la tradition et selon certains auteurs, cette tour était le pigeonnier du château, où vivaient parait-il des "myriades de pigeons" qui dévastaient les champs des paysans tout autour. Aussi, nous dit-on, que les paysans d'alors pour parer à cette calamité et récolter quand même un peu de leur semence, avaient l'habitude de semer trois à quatre fois plus que cela n'était nécessaire, pour compenser "les prélèvements qu'effectuaient ces voleurs ailés".

    Si la tour servait de pigeonnier, elle servait aussi de poste d'observation et de relais. J'ai lu dans un document dont je n'ai plus la référence, que du haut, de cette construction il était possible par signaux optiques de communiquer directement avec le prieuré du Puy St Georges pour avoir ou donner des informations urgentes sur ce qui se passait dans le secteur, et prendre les précautions utiles. N'oublions pas que cette époque était souvent troublée par des bandes armées qui parcouraient le pays et le dévastaient : Anglais, routiers protestants, brigands, Fuxeens (partisans du comte de Poix) et souvent hommes de main de quelque seigneur voisin. Cette tour devait s'élever de 15 à 20 m Pourquoi l'a t-on construite à cet endroit plutôt qu'à l'intérieur du château ? Sans doute était-ce un peu plus haut, mais surtout, semble-t-il parce que ce point se trouve exactement dans l'alignement de la vallée du Cérou et qu'il permettait sans avoir à monter très haut et en déblayant les arbres qui, tant en aval qu'en amont pouvaient gêner, de voir très loin.

    Si l'on prend une carte à grande échelle, on constate en effet que du Puy St Georges, la tour de Padiès et la région de Lédergues sont dans l'alignement de la vallée du Cérou et que la communication est possible.

    Sans doute les seigneurs de Padiès, d'origine aveyronnaise, et qui y avaient d'ailleurs aussi des possessions, avaient-ils des relais vers Lédergues.(...)

     

    Le village de Padiès: Certainement lors de la mise en place du château vers les années 1000 à 1200, il se construisit tout autour des maisons à sa base et dans la presqu'île. Au début la population n'était sans doute pas très importante ; mais à mesure qu'elle prospéra, elle essaima progressivement sur les pentes des travers de Lacapelle ou de St Marcel surtout. , travers que l'on voit encore, en certains endroits, tous quadrillés de murettes de pierres sèches, limites de parcelles ou retenues de terre. On trouve aussi parfois quelques petites plates-formes, emplacement d ' anciennes habitations et aussi des puits.

    (...) consultez le N°1(page acceuil) pour lire la suite



27/03/2011
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