Padiès au Moyen Age
Padiès au Moyen Age
Marie.Thérése Nègre- Ysabelle Mélac
Grâce à notre revue, nous re-découvrons le Padiés d'hier mais que savons nous du Padiés d'avant-hier ? Avons nous essayez d'imaginer comment était notre petit coin de France au Moyen Age. Prenons la machine à remonter le temps et transportons nous à la fin du 15e siècle.
Nous sommes sous le règne de Louis XI (1461 1483).La France est bien affaiblie et se relève à peine de la guerre de Cent ans. Elle avait connu des troubles sociaux avec les jacqueries dans les campagnes et même dans les villes. Famine et peste avaient décimé les populations. Louis XI va établir un redressement de notre pays, la population s'accroît, la production augmente, le commerce se rétablit..
Et chez nous comment vit on ? Bien sûr la notion de commune ,géographique et administrative, n'existe pas .On parle alors de seigneurie et surtout de paroisse .Sur notre région c'est le seigneur de Sauhnac qui règne en son château de Padiès au bord du Cérou. Il est lui même vassal du comte de Toulouse .On ignore si la paroisse de St Marcel existait mais celle de Tels n'existait pas. Par contre il en existait une au Castel Garric
La population, essentiellement rurale, se regroupait autour du château du bourg de Padiés, qui comptait dans les 80 maisons .Le plateau par contre était peu habité , cependant on pense que le Mercadial existait (Mercadial = marché on peut penser qu'il y avait une foire en ce lieu), la Borie s'appelait alors Borio del cô (du fait qu'une épidémie de peste y avait décimé tous les gens excepté un cô ( un chien ) qui aurait survécut). Ginal , Cors , le Bousquet, Cougoureux, comptaient déjà des habitations . Des hameaux de l'époque ont de nos jours disparu ex la draperie.
Notre pays, « le Ségala » était fait de terres pauvres où ne pousse que le seigle d'où sont nom (sigarrou). Mais nos paysans se nourrissaient aussi de fèves, de pois de mongettes, en guise de féculent (vu que les pommes de terre et le haricot n'étaient pas encore arrivées d'Amérique) . Le chou, la bette, le poireau.... en guise de verdure. Les raves n'étaient pas absentes on y trouve: les navets, le panais, le raifort... A tout cela n'oubliez pas d'ajouter une multitude ,de ce que nous avons coutume d'appeler aujourd'hui, « les mauvaises herbes ». Mais nos paysannes médiévales, savaient en tirer des potages qui, une fois versés sur une tranche de pain de seigle devait être nourrissants, on ne leur en demandait pas plus. Les cultures ne devaient cependant pas prospérer de la même façon sur notre terroir, comme le laisse entendre des noms comme picotalen ( pique la faim) sur les pentes du Cérou au nord ouest de Cougoureux.
Nos bois avaient un rôle différent à cette époque, nos cueillettes de cèpes et de châtaignes ou prélèvement en bois sont une bien modeste exploitation des forêts comparativement à celles de nos aïeux. Voyez plutôt : droit d' affouage, de maronage, de ramassage de miel ou fruits sauvages, de paîsson, de chasse d'animaux nuisibles, ou oiseaux de passage. Les bois servent au droit de paîsson auquel les paysans sont très attachés car il leur permet de nourrir « gratuitement » leur troupeau de cochon (glandée), même chose pour les faînes et les moutons. C'est aussi dans les forêts que les plus pauvres ont la possibilité de ramasser du bois mort (droit d' affouage), pour leur chauffage ? Oui mais pas seulement car le bois sert aussi pour réparer ou construire les maisons (droit de maronage,) et la cuisson des aliments ,d'ailleurs c'est aussi à l'orée des bois que l'on trouve les herbes, les racines et les fruits sauvages qui complètent l' ordinaire.
Mais la forêt c'est aussi la réserve de chasse du seigneur alors on imagine bien les litiges qui peuvent naître. Les rois de France et Louis XI en premier seront de farouches défenseurs des droits seigneuriaux en matière de chasse.
Jusqu' où montaient nos bois de la Salle peut être jusqu'à la Baussanié ? On y trouve un « clau naou » qui nous rappelle que pour gagner des terres il fallait défricher les bois. Mais on ignore quand ce clos à reçu cette appellation. De quoi étaient fait ces bois ? oublions la domination du châtaigner qui a souvent sauver nos paysans du 19e de la famine, à cette époque il n'est pas encore planté à grande échelle pour fournir les madriers de la marine royale de Colbert. Le chêne lui est le roi de la forêt sous de multiples variétés il a laissé son nom de « garric » en de nombreux lieux .
Étaient ils tous travailleurs des champs ces « vilains » que l'on appelle ainsi parce qu'ils appartenaient à la « villa romaine » du début du Moyen Âge. Les lettrés les appellent aussi « rustiques ». Quand au Serf sont nom vient du « servus » serviteur en latin. Le laboureur quand à lui est un paysan riche qui possède comme force de travail un attelage de boeuf en plus de ses bras. Quand au terme généraliste de paysan il vient de l'union de deux mots latins : pagus//paganus pays//païen (n'oublions pas que ce sont les moines qui écrivent et pour eux, les habitants du pays, sont d'abord des païens qu'il faut convertir).Parmi eux certains étaient des artisans qui ont laissés leur nom de métier en guise de lieu comme la Fabréguerie, pour le forgeron.
Quand est il des habitations de nos villageois de Padiés. Elles étaient de facture modeste, un toit de chaume, un sol de terre battue, de petites ouvertures, Il n' y a pas de cheminée et la famille se concentre dans une unique pièce autour d'un foyer qui est au centre et sert de chauffage et de lieu de cuisson. Les moins modestes ont un petit cheptel qui partagent leur nuit y apportant une douce chaleur animale. Le mobilier est des plus sommaire, pas d'armoire mais des coffres où l'on rangeait la vaisselle, de terre cuite principalement, car poële et chaudron ou autres ustensiles de métal sont un luxe bien souvent ignoré du paysan, tout comme le matériel à rôtir. En guise de table une planche et des tréteaux sur laquelle on pose une vaisselle de bois :bol écuelle, cuillère. Bancs et tabourets font office de siège. Pour dormir, un lit fermé de courtines pour les plus aisés, ou une simple paillasse de fougères sèches, quand aux couvertures, le duvet de volaille est un luxe .En ce qui concernent les vêtements, ils sont rares, un ou deux de rechange. Ils sont de texture grossière ( chanvre ortie laine) et de couleur terne dans la gamme des bruns. Il n'y a pas de linge de nuit donc on dort nu, mais toujours la tête couverte d'un bonnet, on range ses vêtements sur une perche.
Il resterait beaucoup à dire sur le quotidien de cette époque,suffisamment pour un prochain article alors à bientôt.
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