PARLO ME DEL PAIS

petit extrait d'un article du N°11

 "qui se propose de vous faire revivre la mise en place de l'enseignement primaire dans la commune, ou plutôt le cheminement vers la construction du "groupe scolaire", à l'aide de documents : délibérations des conseils municipaux, correspondance administrative... conservés aux archives communales et départementales,"(...)

"Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, faisons le point sur la situation de l'instruction."
Nous avons appris que l'école a été rendue gratuite, laïque et obligatoire en 1881 par Jules Ferry.Mais, avant, de nombreuses lois ont été nécessaires pour faire évoluer petit à petit les situations.D'autre part des personnes, même dans nos campagnes savaient lire et écrire avant cette époque.(...)

Voilà une trouvaille interessante  de l'auteur de l'article qui atteste que le débat sur les langues : nationales et régionales a été entrepris depuis fort longtemps

"Savez-vous que dès 1793, juste après la révolution, l'Assemblée Constituante s'est souciée de la création des écoles.

Dans quel but?? Pour apporter aux enfants une culture. Oui. Mais laquelle?

Une enquête dans toute la France a débouché sur le "rapport Grégoire à la Convention" et dit:

La langue Française a conquis l'estime de l'Europe, et depuis un siècle elle est classique... (mais) il y a seulement 15 départements de l'intérieur où la langue soit exclusivement parlée...

Nous n'avons plus de provinces, et nous avons encore environ trente patois qui en rappellent les noms...

Pensez-vous, m'a-t-on dit, que les Français méridionaux se résoudront facilement à quitter une langue qu'ils chérissent par habitude et par sentiment? Leurs dialectes appropriés au génie d'un peuple qui pense vivement et s'exprime de même, ont une syntaxe où l'on rencontre moins d'anomalies que dans notre langue...

Et probablement, au lieu de la langue des trouvères, nous parlerions celle des troubadours, si Paris, le centre du gouvernement, avait été situé sur la rive gauche de la Loire! ( pourquoi pas Toulouse, la capitale de l'Occitanie)

Il s'en suit une "Loi sur l'enseignement de la langue Française"

" Le décret du 8 pluviôse ordonne en conséquence, le prompt établissement d un instituteur de langue Française dans chaque commune de campagne des départements où les habitants sont dans l'habitude de s'exprimer dans une langue étrangère...

(...)

Signé ROBESPIERRE et les membres du comité de Salut Public

(...)

S'en suit le début de l'histoire des écoles de Padiés   que je vous invite à lire dans le n°11

Ici commence notre histoire:

Suite à cette loi et à plusieurs lettres préfectorales aura lieu la première délibération municipale relative à l'établissement d'une école primaire dans la commune de Padiès" qui répond: considérant que la commune de Padiès se trouve très écartée, que les villages de très peu de contenance se trouvent très éloignés l'un de l'autre; et séparés par des ruisseaux et des mauvais chemins,(...)

Le deuxième élément qui paraît important, c'est que 50 ans avant 1'obligation scolaire, des adultes savaient signer.

Cela signifie qu'ils avaient reçu au moins un début d'instruction. Ainsi en 1828

- Sur les membres du conseil municipal (9), 8 signaient leur nom

- Sur les 10 plus fort imposés, 3 signaient

Entre 1828 et 1832, 29 couples, soit 58 jeunes se sont mariés à Padiès, 23 d'entre eux savaient signer dont 13 garçons et 10 filles.

Il y avait donc un début d'instruction dans la population privée d'école.(...)